Symptothermie : la contraception naturelle, c’est quoi ?
Si vous avez suivi mon parcours de ces dernières années avec la contraception, vous avez sûrement vu que je m’intéresse depuis un an à la symptothermie. En effet, après un essai désastreux du stérilet hormonal (retrouvez mon avis sur Jaydess ici), et mon parcours du sevrage progressif de la pilule contraceptive, j’ai décidé de me tourner uniquement vers des méthodes de contraception qui n’interfèrent pas sur mon système hormonal.
Bien sûr, et de nos jours il est important de le préciser, je ne m’interdis pas d’y revenir. Bien que, très honnêtement, il faudrait des circonstances particulières. Mais il faut bien avouer que ne plus avoir le « contrôle » sur ses règles et l’assurance de ne plus être fertile me manquent.
Quoi qu’il en soit, après une année de pratique et de nombreuses recherches, j’ai décidé de vous proposer un article complet sur la symptothermie.
La symptothermie, c’est quoi ?
La symptothermie consiste à observer naturellement son cycle et son corps, afin de déterminer la période fertile de chaque cycle. Cette méthode permet à la fois de savoir quand il faut se protéger (avec un préservatif par exemple), quand on souhaite une méthode de contraception, mais également à l’inverse de savoir quand les chances de concevoir sont les plus élevées.
Pour ce faire, il faut coupler l’observation d’au moins deux indices de fertilité : la température basale et la consistance de la glaire cervicale. D’autres éléments peuvent être observés pour affiner le résultat. Par exemple la position de l’utérus, l’ouverture du col, les sensations vaginales, etc.
La symptothermie fonctionne donc systématiquement avec l’observation de ces deux indices. Sinon, il s’agit d’une autre méthode de contraception. Une fois cette technique parfaitement maîtrisée, le taux d’échec est de seulement 1% ! Vous l’aurez compris, la difficulté est donc de prendre le temps de maîtriser cette méthode particulière.
Cette méthode peut être appliquée même si vous n’avez pas des cycles réguliers ! En effet, aucune supposition n’est fait et ce système ne se base pas sur un cycle moyen de 28 jours. Il s’agit en réalité d’observer son propre cycle, et de recommencer chaque mois.
Les méthodes naturelles d’observation du cycle féminin
Il existe plusieurs méthodes naturelles d’observation de la fertilité. La symptothermie est l’une de ces méthodes. Son principe, expliqué ci-dessus, est donc différent, ainsi que sa fiabilité.
Parmi les autres méthodes d’observation du cycle, on retrouve :
– La méthode du calendrier : grâce à un calendrier imprimé ou à une application, on note ses jours de règles sur plusieurs mois. On considère alors que l’ovulation a lieu en milieu de cycle, soit en moyenne le 14ème jour après le début des règles. Cette méthode n’est que très peu fiable, et je ne la conseille pas si vous ne souhaitez pas tomber enceinte. En effet, chaque cycle est différent et ne peut être lissé de la sorte. C’est cependant un bon moyen de commencer à observer son cycle afin d’en connaître la longueur moyenne. Cela permet aussi d’estimer la date de ses prochaines règles.
Il existe aussi :
– La méthode des températures : il s’agit ici de prendre sa température basale chaque matin et de la reporter sur un graphique ou un tableau. Elle permet de voir quand l’ovulation est passée, c’est à dire quand le plateau haut des températures est derrière nous. Cependant ce seul indice d’observation ne suffit pas à mon sens. En effet la température peut varier pour des raisons externes : fatigue, maladie, heure de lever différente…
– La méthode de la glaire cervicale : cette méthode se base uniquement sur l’observation de sa glaire cervicale. Là aussi, c’est un élément isolé qui peut être modifié en fonction de l’état de santé par exemple. De plus, connaître son corps et sa glaire cervicale est un exercice qui prend du temps.
Il existe également d’autres méthodes. Chacune est libre de choisir celle qui lui convient, mais je trouve important de connaître les risques et les limites de chacune d’entre elles.
La symptothermie, concrètement, comment ça marche ?
Maintenant que la théorie est posée, place à la pratique ! Car maîtriser la symptothermie prend du temps. Il est d’ailleurs généralement conseillé de continuer à se protéger à l’aide d’un préservatif tout au long de son cycle pendant au moins 6 mois, voire plus si on ne se sent pas encore prête. Il est aussi possible de se faire accompagner par une conseillère en symptothermie. Cette dernière peut aider à analyser et à pratiquer cette méthode sur une durée déterminée.
Pratiquer la symptothermie, c’est donc être prête à relever au quotidien ces indices de fertilité et à les reporter sur un cyclogramme. Cela peut se faire à la main, mais personnellement je préfère utiliser une application, en l’occurrence Moonly, pour connaître ma fenêtre de fertilité. C’est en effet tout l’intérêt de cette méthode : savoir quand on est fertile, et quand on ne l’est pas.
Et concrètement ?
Concrètement, il faut prendre sa température basale chaque matin au réveil, avant de se lever. Pour que le résultat soit précis, il faut s’équiper d’un thermomètre à deux décimales. Pour ma part, j’utilise le Cyclotest lady, spécialement dédié à cet effet.
Il faut coupler cela à l’observation de sa glaire cervicale. C’est en général là où la symptothermie devient difficile et demande un temps d’adaptation. En effet, il n’est pas évident d’être à l’aise avec son corps et de déconstruire les idées reçues. Réussir à observer sa glaire cervicale correctement demande donc plusieurs mois de pratique, ne serait-ce que le temps de comprendre comment fonctionne son corps.
Pourquoi ces deux indices ? Tout simplement car lors de l’ovulation la température du corps augmente et la consistance de la glaire évolue. En effet, sa consistance lui permet de laisser passer les éventuels spermatozoïdes jusque dans l’utérus !
Comment débuter la symptothermie
Pour débuter la symptothermie, il n’y a pas de secret, il faut s’équiper et se renseigner. Quand je parle d’équipement, il s’agit bien sûr d’un thermomètre à deux décimales.
Pour ma part, j’ai également acheté plusieurs livres sur la fertilité et les cycles féminins. Je pense qu’il faut vraiment prendre le temps de comprendre son corps, surtout quand, comme moi, on a pris la pilule contraceptive pendant de nombreuses années.
Si cela peut aider, voici les livres que j’ai lus :
– Contrôler sa fertilité au naturel : un livre qui explique très bien la manière dont le corps féminin fonctionne, et comment gérer et appréhender ses cycles de manière naturelle. Cet ouvrage regorge de conseils pour apprendre à gérer sa fertilité naturellement.
– Cycle féminin et contraceptions naturelles : un livre volumineux et complet qui parle en détails de la symptothermie. Grâce à cet ouvrage, on apprend à mieux interpréter ses cycles, à mieux se connaître, et à mieux gérer cette contraception naturelle.
Enfin, il faut choisir la manière de noter ses indices de fertilité. Cela peut être sur papier, ou comme moi grâce à une application dédiée (il en existe plusieurs). Grâce à celle que j’utilise (Moonly), je me laisse guider par ses interprétations pour valider ou non mon pic de fertilité. D’ailleurs, je vous propose de profiter de -10% sur la version payante avec le code CONSTANCEMOON.
Mon conseil : je ne le dirais jamais assez, mais si l’objectif est contraceptif et non la conception, continuez d’utiliser une autre méthode de contraception en parallèle.
Symptothermie : les bases
Je vous invite bien sûr, avant de commencer la symptothermie, à vous renseigner au maximum via des ouvrages ou via une conseillère qualifiée.
Voici cependant quelques unes des observations que vous aurez à faire et quelques techniques à maitriser.
Pour rappel, le cycle féminin commence au premier jour des règles. S’en suit la phase fertile (pré-ovulatoire), puis trois jours après l’ovulation intervient la phase lutéale infertile. En général, les premiers jours de règles sont considérés comme une phase infertile présumée. On utilise le mot « présumée » car il est en effet impossible de prédire avec certitude le jour de l’ovulation. Après une observation de 12 cycles, on arrive cependant à avoir une idée estimative de la durée de cette phase infertile présumée.
Vient ensuite la phase fertile. Celle-ci se termine trois jours après avoir validé l’ovulation (en effet, l’ovule peut survivre 72 heures, il faut donc continuer à se protéger pendant cette période). De même, les spermatozoïdes pouvant survivre jusqu’à 5 jours environ, il faut commencer à se protéger dès le début de la phase fertile présumée.
C’est ensuite durant la phase lutéale qu’il n’est plus nécessaire de se protéger pour éviter une grossesse.
Les observations
Concernant la prise de température dont nous avons parlé plus haut, il est préférable de la prendre le matin au réveil, toujours à la même heure. Bien sûr, il est possible d’adapter à son rythme de vie, mais c’est de cette manière qu’on obtient la plus grande précision.
Pour la glaire cervicale, on peut observer plusieurs aspects : grumeleux, crémeuse, ou « blanc d’œuf ». C’est lors de ce dernier aspect que l’ovulation a lieu, car cette texture permet de faciliter le passage des spermatozoïdes. Réussir à observer correctement sa glaire cervicale demande du temps et de l’entrainement. C’est pourquoi il faut au minimum 6 cycles avant de commencer à maitriser la symptothermie.
On peut également noter d’autres valeurs, comme le ressenti interne (sec, humide ou mouillé), ainsi que la position du col de l’utérus. Il peut être bas, ou haut. Avec de l’expérience il est aussi possible d’observer la dureté du col et son ouverture.
Si vous sentez que vous avez besoin d’un accompagnement pour ne prendre aucun risque de grossesse non désirée, n’hésitez pas à suivre une formation qui vous permettra de prendre confiance en vous.
La symptothermie : mon avis
Ayant eu la chance de discuter avec de nombreuses femmes qui pratiquent cette méthode de contraception, je suis 100% convaincue de l’efficacité de la symptothermie. Cependant, le temps d’apprentissage et de maîtrise est non négligeable.
J’ai commencé la symptothermie seule, sans conseillère, et il m’est encore parfois difficile d’identifier ma glaire cervicale avec certitude. J’ai toujours un doute, et pour le moment je couple cette méthode avec d’autres moyens de contraception.
C’est là une des clés de la symptothermie : la patience.
Il y a véritablement un temps d’apprentissage nécessaire, qui peut énormément varier d’une femme à l’autre.
Depuis que j’ai arrêté la pilule et que j’observe mes cycles, je commence à avoir une meilleure connaissance ainsi qu’une meilleure conscience de mon corps. Avec le temps, on apprend à repérer d’éventuels déséquilibres, et je trouve ça génial de commencer à se connaître à ce point.
Une fois cette méthode maitrisée, elle permet de savoir au jour le jour si on est fertile ou non, mais également de repérer les moments du cycle où on a moins d’énergie par exemple. Cette méthode est également économique : une fois le thermomètre acheté, il n’y a plus de dépenses, contrairement à la pilule par exemple.
Enfin, c’est à mon avis une méthode qui demande rigueur et discipline. Pendant minimum 10 jours du mois, il faut se tenir à une observation quotidienne des indices de fertilité. Bien sûr, la méthode permet un oubli d’un ou deux jours, que ce soit pour la température ou la glaire, mais le mieux est d’être bien assidue.
***
En cas de règles douloureuses après un retour au naturel : si vous êtes sujettes au syndrome prémenstruel, je vous ai concocté un article pour l’apaiser naturellement.
Découvrez également mon article sur le flux instinctif libre, et comment limiter le retour de l’acné à l’arrêt de la pilule.
***
Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager sur Pinterest !
Comments
Coucou,
Effectivement, il faut de la patience et de la discipline je crois 🙂
Oui, il faut les deux en effet ^^