aurelie-marchi-auteure
Portraits de femmes

Portrait : Aurélie Marchi, auteure féministe

Je suis ravie d’accueillir aujourd’hui Aurélie Marchi dans le cadre de ma catégorie Portraits de femmes. J’ai eu la chance de découvrir en avant-première son livre « La vénus se rebelle ». Cet ouvrage raconte comment le fait de se raser la tête a changé son quotidien, de manière parfois très surprenante !

Je vous invite donc à découvrir son parcours, ses projets, et son expérience à travers ce portrait. Merci beaucoup Aurélie Marchi pour vos réponses !

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Je suis une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire ! Je m’appelle Aurélie Marchi, j’ai 34 ans, je suis mariée et j’habite Paris (rêve de gosse devenu réalité il y a 7 ans !). J’ai eu une carrière très éclectique dans divers secteurs et métiers après des études en école de commerce. Le dernier en date dans le conseil en management et gestion de projet dans le secteur de la Banque. Et alors que je travaillais dans ce domaine, un jour, je me suis rasé la tête.

aurelie-marchi-la-venus-se-rebelle

Dans votre livre « La vénus se rebelle », vous parlez de tout ce que vous raser la tête a impliqué par la suite. Vous attendiez-vous à autant de changements sur votre vie quotidienne avec cet acte pourtant si personnel ?

J’envisageais que cela ne laisserait pas les gens indifférents. C’est certain. Et pourtant, j’étais loin d’imaginer la déferlante. Et c’est sûrement pour le mieux ainsi, car avec la hauteur sur les événements, l’aurais-je fait si j’avais eu connaissance de tous les mauvais côtés ? (Hésitation… euh …si, je l’aurais fait !).

Et surtout, j’ai eu de très belles surprises également. Ce qui m’a surtout interpellé, c’est en effet la critique d’un choix tout à fait personnel. Cet acte ne m’appartenait plus vraiment. Pourtant j’étais très contente de l’avoir fait ! Certain.e.s sont les premiers à dire que les cheveux et l’esthétisme sont souvent d’une futilité navrante, mais apparemment, pas tant que cela si je devais m’en tenir aux lots de réactions qui ont suivi !

Mais non, peu importe, il fallait toujours que l’on sache pourquoi, pourquoi, pourquoi. Et moi de répondre, et pourquoi pas ? C’est ainsi qu’est né, un peu malgré moi, une sorte d’étude sociologique dont j’étais le sujet principal. J’ai compris que quelque chose se jouait avec cette histoire absolument pas tirée par les cheveux !

Et en définitive, tout cela m’a surtout appris à m’affirmer, en donnant de moins en moins d’importance aux conséquences, je suis plus courageuse pour affronter les choses, même si cela déplait aux regards extérieurs. Car tant que cela me plait, je ne sais pas où est le problème. Car esthétique de cheveux, physique, choix de vie, même combat.

Comment a germé l’idée d’en faire un livre ?

À la repousse de mes cheveux, j’ai senti une réelle différence de situations et de perceptions de mes contemporains. Il y avait eu un « avant » et un « après ». Cela m’a beaucoup fait réfléchir. Il y un tel élan d’émancipation des femmes, je me sentais de participer à ce mouvement.

Et en même temps, n’ayant aucune connexion, aucun lien avec le milieu de l’édition, cette idée est restée longtemps lettre morte avant que je me sente le courage et la légitimité d’essayer de transmettre cette expérience. Le temps nécessaire pour trouver le ton juste, avoir la distance nécessaire sur les événements. Il faut parfois apprendre la patience et laisser les choses décanter.

aurelie-marchi

Avez-vous toujours rêvé de devenir auteure ?

Pour répondre à cette question, je vous invite à lire l’article que j’ai écrit afin de partager la nouvelle à mon cercle pro / perso. La réponse est « pas du tout » ! Je n’en aurais jamais rêvé ! Pour autant, j’ai choisi ce moyen d’expression, car à mon sens, c’est le seul dont je disposais.

En effet, après tout, comme beaucoup de gens, je sais écrire, faire des phrases. J’ai pris le temps de me documenter, de me renseigner dans la phase de réécriture afin de dynamiser du mieux possible mon récit. Mais comme toujours, si je n’avais pas essayé, j’aurais eu des regrets. J’ai mené mon projet avant tout comme un défi pour moi-même. En me faisant plaisir, je me disais que j’allais réussir à faire quelque chose d’intéressant. Était-ce audacieux ? Je ne sais pas, j’ai juste su que c’était la chose à tenter.

Qu’est-ce que le féminisme et la sororité vous évoquent ?

Beaucoup de choses ! Des valeurs indispensables à promouvoir au même titre que l’égalité, l’anti-racisme, l’homophobie, l’antisémitisme.

Le féminisme est encore trop perçu comme un mouvement de gueulardes réfractaires qui ne sont jamais contentes. Il est important de faire changer cela. Le féminisme, c’est juste la liberté d’exister en tant que femmes, d’avoir les mêmes droits que n’importe quel autre être humain, sans être puni de sa condition, jusqu’à en mourir.

C’est d’accepter toutes les femmes, quels que soient les choix qu’elles font pour elles-mêmes. Même si cela nous parait  » étrange ». Avant de juger, apprendre à connaître (c’est sûr, cela prendra du temps, mais c’est tellement plus enrichissant ! ). C’est cela le féminisme pour moi. Accepter que chacune vive sa vie comme elle l’entend, sans qu’elle ne soit lésée, jugée, discriminée, rabaissé, tuée du simple fait d’être une femme ou pour ses choix de vie.

Et donc dans tout cela, la sororité me paraît primordiale pour justement s’entraider et non se juger, au même titre que la fraternité d’ailleurs. Pour moi il s’agit avant tout d’une solidarité universelle tout simplement.

Parler de tout cela me rappelle cette superbe campagne qui avait été faite aux UK en 2020, très marquante sur toutes les injonctions contradictoires que nous subissons sans cesse.

Quels sont vos futurs projets ?

Dans la continuité de mon livre, je partage mes réflexions sur la liberté d’être soi (entre autres sujets qui m’inspirent) sur mon blog : maquillage, perception de la femme stupide, celle qui parle trop. J’aborde un stéréotype suivant un angle différent à chaque fois. Il peut être lié à une actualité ou encore un élément que j’ai vu dans la rue ou quelque part.

J’ai également un second projet d’écriture en cours (chut… je fais des mystères car s’il n’aboutit pas ce serait dommage, mais j’espère qu’il aboutira bien sûr !)

Et surtout, j’ai créé ma société « La Survoltée » afin de libérer la créativité dans le monde de l’entreprise. En effet, alors que le cadre de l’entreprise est en perpétuelle évolution, on demande désormais aux collaborateurs et collaboratrices de « sortir du cadre », d’être innovant. Sauf que cela ne se décrète pas et n’est pas évident lorsque l’on ne sent pas quelqu’un de créatif.

Je travaille donc sur un accompagnement en ce sens. C’est devenu une compétence pour se démarquer que l’on soit comptable, banquier, juriste ou secrétaire. Je suis actuellement en phase de construction de mon offre. J’espère pouvoir démarrer cette activité en fin d’année. Et pourquoi pas également donner des conférences sur l’audace et l’innovation. L’écriture et mon livre m’ont aidé à cheminer en ce sens. Donc rien que pour cela, je suis ravie de l’avoir fait !

feministe-auteure

Qu’aimeriez-vous dire aux femmes qui subissent régulièrement des remarques non sollicitées sur leur physique ?

1. Déjà qu’elles ne sont pas seules. De super comptes insta existent comme « Dis bonjour sale pute » ou « Punchlinettes » . Cela permet de se sentir soutenues et comprises. Elles font un super boulot et c’est important pour nous toutes.

2. De se protéger avant tout. Parfois il est plus facile de se taire, et parfois au contraire, c’est encore plus violent et dur d’encaisser sans rien dire. Il faut faire comme on le sent sur le moment. C’est une agression, donc il faut faire ce qui bon pour soi à un instant donné. Soit répondre si on sent que c’est possible et « safe », soit de ne pas répondre et d’éviter ou de fuir. On ne peut pas être sur la défensive en permanence, et parfois, on est fatiguée, pas dans le mood.

3) Ne pas culpabiliser

Rien, si ce n’est le manque d’éducation et la bêtise de la personne en face, n’aura provoqué cela. Ne les laissez jamais vous faire douter.

4. En parler après-coup, autour de soi. J’ai remarqué à quel point certaines personnes ignorent vraiment que c’est un problème de recevoir ces remarques non sollicitées. Pas évident de toujours se mettre à la place des autres. En parler à des collègues, des ami.e.s, permet de mettre l’accent sur une réalité qu’ils ou elles ignorent parfois et cela sans méchanceté aucune.

5. Quand on se sent prête, travailler sa répartie, apprendre à dire non. C’est un exercice sur lequel je travaille moi-même depuis plusieurs années. Je gagne des points chaque jour. Et pourtant, des fois, je ne trouve rien à répondre, je ne sais pas… Et bien tant pis, ce sera pour la prochaine fois ! Enfin, si une réplique bien sentie nous vient, la noter. Qui sait, elle resservira peut-être (malheureusement).

C’est une confiance à gagner jour après jour. Car oui, on nous a rarement appris à répondre (sous peine d’être insolente), à affronter la critique de façon verbale (sous peine de trop la ramener ou de l’ouvrir), mais plutôt à encaisser et se taire. Donc c’est sûr, ce n’est pas facile. Rien ne peut changer en un jour, donc il faut qu’on soit bienveillante et patiente vis-à-vis de soi-même, et on y arrivera !!!! Toutes ensembles, toutes ensemble, ouai ouai !

6. Achetez mon livre « La vénus se rebelle » !! 🙂 L’humour, la solution à tout ou presque !

Envie de découvrir un autre portrait de femme ? Découvre celui de Marie-Charlotte, fondatrice de la boutique 22h22mn, celui de Gala, autrice engagée, ou celui de Géraldyne Prévot Gigant !

Cet article sur Aurélie Marchi vous a plu ? N’hésitez pas à le partager sur Pinterest !

aurelie-marchi-auteure-feministe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *